Todd Anthony Tyler L’Exigence Dans L’Objectif
14 décembre 2021

Todd Anthony Tyler, L’Exigence Dans L’Objectif

Todd Anthony Tyler L’Exigence Dans L’Objectif

Le photographe de mode Todd Anthony Tyler, de renommée internationale et particulièrement en Asie, nous fait découvrir son univers, ses créations et son énergie à se réinventer et à faire rêver. Ses photos ressemblent à sa vie ; entre art, mode, mouvement, vision, création. Prendre et donner ce qu’il y a de meilleur pour le faire exister. Son formidable parcours atypique est digne d’un roman américain ; tout est possible, n’importe où, avec du travail et de la passion. Il travaille pour les plus grands magazines de mode dont Vogue China, Vogue Italia, Elle Chine, Harper’s Bazaar en Chine, Prestige Indonésie, L’Officiel et GQ. Mais aussi des campagnes publicitaires captivantes pour Uma Wang, Ritz-Carlton Hôtels, L’Oréal Paris, Adidas et Ports 1961. Ce canadien d’origine travaille entre New York, Shanghai et Los Angeles, mais aussi en Europe dont Paris. Ancien mannequin, devenu directeur artistique, il transforme ses modèles en icône de mode.

Il a capturé les étoiles émergentes des visages d’Asie, y compris Liu Wen, Fei Fei Sun et Kiki Kang. Todd Anthony Tyler est aussi une personnalité de la TV en Asie avec les premières saisons réussies de Next Top Model et Fit For Fashion. Il a son propre studio photo et donne des conférences sur la mode et la photographie. Todd Anthony Tyler L’Exigence Dans L’Objectif

Maison Sensey : Ça a débuté comment ?

Todd Anthony Tyler : J’ai appris la photographie à un jeune âge, j’avais 5 ans quand ma mère m’a acheté un appareil photo et je suis devenu accro à partir de là. J’ai vendu mon cheval pour acheter un appareil photo, ce qui, je suppose, a démontré ma volonté à faire de la photographie. J’ai commencé le mannequinat quand je suis revenu de mes études au Kenya. A mon retour je voulais passer ma maîtrise et je pensais surtout à parcourir le monde. Être mannequin était pour moi une source de revenu et la possibilité de voyager. J’ai pu voyager dans 25 pays différents cela a été une expérience incroyable !

Je ne fais plus de mannequinat aujourd’hui, mais je me suis impliqué depuis quelques années dans des émissions de télé autour de cet univers. Je me suis alors à nouveau retrouvé devant la caméra et j’adore ça. Mon expérience de mannequin me permet de me mettre à la place des candidats et de savoir ce que c’est que de rester là et être photographié. Cette empathie pour mes modèles est un aspect important de mon processus photographique car je comprends vraiment ce qu’ils peuvent ressentir.

Quelle est votre signature photographique ?

Ma signature est une liberté totale, avec un peu d’obscurité. J’aime les ombres, l’humour et une touche d’érotisme. J’ai tendance à aimer que mes images ne soient pas trop statiques. Je passe beaucoup de temps à observer le modèle avec une certaine anticipation du mouvement et de l’expression. Je pense que pour le style, cela dépend vraiment de la façon dont vous êtes présenté pour la première fois à un photographe. Si vous regardez d’abord mon travail commercial, vous sentirez que mon style est plus propre. 

Le travail d’annonce a aussi tendance à être « propre », mais moi en tant que personne, en tant qu’artiste en tant que photographe c’est plus le côté brut que je recherche. J’aime cette ambiance créée par les ombres (ce qui ne fonctionne pas toujours dans le travail de catalogue ou de publicité, car les clients souhaitent généralement une photo claire du produit). De plus, mon souci personnel est d’aller vers un certain niveau d’énergie sexuelle ou érotique dans les images que je ressens. C’est vraiment un reflet humain et une vibration naturelle que je veux renvoyer et cela ne joue pas toujours de manière appropriée sur différents marchés ou à travers de larges audiences.

D’où viennent vos inspirations artistiques ?

Terry Richardson pour sa nature brute d’imagerie, David Lachapelle pour ses couleurs, Helmut Newton pour la nature érotique de son travail. J’aime également Patrick Demarchelier. Nick Knight, Steven Klien, Peter Lindbergh, Steven Meisel, Richard Avedon, Bruce Weber. Pour les artistes, j’ouvre mon esprit et j’admire. Je trouve aussi un peu d’inspiration parmi les créateurs de mode et les graphistes. Todd Anthony Tyler L’Exigence Dans L’Objectif

Qu’est-ce qui fait un bon photographe de mode ?

Pour être un bon photographe, vous devez avoir en premier lieu un œil pour le cadrage, la composition et la capture d’image. Ensuite, mélangez une bonne dose de créativité et de capacité artistique.

Je pense que pour être bon, vous devez être voué à créer et à produire essentiellement de l’art.

Pour être un bon photographe qui réussit, vous devez posséder ces aspects précédents et être en mesure de bien les équilibrer avec la gestion d’une entreprise. En fin de compte, si vous voulez gagner de l’argent grâce à la photographie, alors vous dirigez une entreprise et une entreprise réussie nécessite un engagement, une bonne éthique de travail, une solide compréhension du business et de la gestion de l’argent. Todd Anthony Tyler L’Exigence Dans L’Objectif

Et la télévision ?

Il y a 4 ans, j’ai été contacté pour être dans le Next Top Model d’Asie. Au début, je n’étais pas sûr de cela, Top Model ? télé réalité ? Comment cela va-t-il résister à ma crédibilité en tant que photographe de mode reconnu ? J’ai bien réfléchi et j’ai demandé l’avis de quelques personnes et tout le monde m’a dit que l’exposition médiatique créée de la valeur dans les deux sens, alors j’ai pensé que j’allais m’amuser. J’ai beaucoup appris à propos de la télévision depuis l’expérience Top Model et j’ai continué avec le travail télévisé en participant à une nouvelle émission de télévision appelée Fit for Fashion.

Quels conseils donneriez-vous aux modèles, aux photographes et aux autres personnes qui veulent être ou continuer dans la mode ?

Ce sont des carrières toutes différentes et il est difficile de donner les mêmes conseils pour tous. Pour faire plus large c’est d’abord ne pas écouter quelqu’un qui vous dit que vous ne pouvez pas le faire. Oui, il se peut qu’il soit vrai que cela ne pas fonctionne pas comme vous l’avez pensé ou voulu, mais cela pourrait être aussi parce que vous avez découvert que ce n’est pas ce que vous voulez.

Mon point de vue étant que ce n’est pas parce que quelqu’un vous a dit que vous ne pouvez pas le faire qu’il ne faut pas le faire, ce serait une grosse erreur. Vous devez expérimenter cela pour vous-même car chaque voyage va être différent. Cela dit, lorsque vous envisagez d’aller dans ces carrières, posez-vous les questions difficiles comme :

« suis-je vraiment talentueux à ce sujet ? » Alors, soyez honnête avec vous-même et puis, à partir de là, tout est possible. « Est-ce que vous ressentez un désir et un feu dévorant de faire telle ou telle chose ? » Si la réponse est oui, faites le. Si l’idée est passée, trouvez autre chose.

Un autre conseil sur lequel je pose beaucoup de questions est que si vous voulez être dans ce métier, vous devez aller sur le marché, surtout au début de votre carrière pour explorer tout ce qui se passe. Malgré internet, vous ne pouvez pas vraiment obtenir le niveau de réussite que vous obtenez dans ces domaines en étant en dehors des principaux marchés, de sorte que vous allez très probablement déménager à New York ou à L.A. ou à Londres et ainsi de suite.

Pour prendre une véritable avancée sur la carrière que vous recherchez. Les deux derniers conseils : être créatifs et attrayants. Le succès dépend ensuite d’avoir des sens des affaires, une volonté entrepreneuriale et de la plus grande impertinence pour maintenir le niveau d’exigence dont vous aurez besoin pour réussir.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu ?

De ma mère, lors d’une course de 200 mètres sur piste. C’était ma première compétition et je ne me suis pas rendu compte que, en raison de la piste, tous les coureurs accéléraient sur les derniers 100 mètres. Quand tout le monde semblait me rattraper, j’ai ressenti un moment de frustration car je commençais à perdre et j’ai donc ralenti. Ma mère me criait de continuer à courir, alors j’ai pris le rythme et j’ai couru le plus vite possible sur les 100 derniers mètres et j’ai remporté la course. Depuis je l’applique à ma vie tous les jours.

Interview réalisée par Barbara Sensey – Paris 

 

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